Wissal

Wissal, ingénieure travaux et cheffe de chantier sur la rénovation des Orgues de Flandre

Extrait de la rencontre avec Wissal :

Mariche Devise : Alors, est-ce que je peux te demander, s'il te plaît, de te présenter ? Comment tu t'appelles et qu'est-ce que tu fais dans la vie ?

Wissal :Alors, je m'appelle Wissal, j'ai 23 ans. Je suis actuellement ingénieure travaux débutante chez Ovia, puis chez Devanci Construction. En ce moment, je réalise ma période de chantier en tant que cheffe sur plusieurs chantiers.

Mariche Devise : Et c'est quoi le métier de cheffe de chantier ? Si tu peux m'expliquer rapidement ?

Wissal : En gros, la cheffe de chantier travaille en collaboration avec le conducteur de travaux. Elle s’occupe en particulier des commandes, du suivi du chantier de près et de la présence sur le terrain. Elle travaille aussi avec les chefs d’équipe. Par exemple, sur notre chantier, on a une grosse équipe avec un chef d’équipe, Adel, et moi en tant que cheffe de chantier. Mon rôle, c’est de suivre réellement ce qui se passe sur le chantier, l’exécution des travaux, et de faire des réunions de chantier hebdomadaires avec le conducteur de travaux.

Mariche Devise : Donc l'idée, c'est de vérifier que les équipes font ce qu'elles ont à faire selon le calendrier ?

Wissal : Exactement. Il faut suivre le planning. Il y a aussi toute la partie budget et gestion des commandes qu'il faut vérifier avec le conducteur de travaux à chaque fois. Mon arrivée sur le chantier s’est très bien passé. Ils étaient sympas et n’hésitaient pas à m’expliquer en détail comment poser des bordures, faire du terrassement, le temps que ça prend… En quelques semaines, j’ai compris concrètement comment réaliser une tâche, quels outils utiliser et l’importance d’anticiper certaines étapes.

Mariche Devise : Et par rapport à ta position ? Tu arrives en étant peu expérimentée, dans un milieu masculin, à diriger des ouvriers qui ont l’âge de ton père. As-tu rencontré des difficultés, notamment liées au sexisme ? La féminisation du métier avance selon toi ?

Wissal : Honnêtement, ça s’est bien passé pour moi. Dès le début, j’ai expliqué que j’étais là pour apprendre, pas pour imposer des ordres. Bien sûr, parfois il faut recadrer, mais j’ai trouvé mon mode de communication. Cela dit, certaines femmes rencontrent encore des difficultés sur d’autres chantiers. Le fait qu’une femme donne des consignes peut poser problème à certains. Heureusement, les mentalités évoluent, surtout chez les jeunes générations. Aujourd’hui, on comprend de plus en plus qu’un homme et une femme ont les mêmes compétences.